Le collège Guy Mareschal d’Amiens tend vers l’égalité entre filles et garçons dans l’apprentissage des mathématiques

Des collèges de l’académie d’Amiens vont expérimenter à la rentrée prochaine les classes scientifiques à horaires aménagés, à la demande du ministère de l’Education nationale, pour réduire les inégalités de genre. Un sujet déjà pris à bras le corps par l’établissement Guy Mareschal à Amiens.

L’académie d’Amiens est l’une des cinq premières en France (avec Bordeaux, Nancy-Metz, Normandie et Martinique) qui vont expérimenter les classes scientifiques à horaires aménagés pour les collégiens de 4e et 3e, dès la rentrée prochaine. Trois collèges, un dans la Somme, un dans l’Oise et un dans l’Aisne, mettront en place chacun une classe spéciale, avec obligation d’avoir au moins 50% de filles. Cela fait partie du plan « Filles et maths », annoncé le 6 mai 2025 par la ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne. Ces dispositifs existent déjà pour la musique, le théâtre ou la bande dessinée mais cette fois l’objectif est de développer la culture scientifique et technique, en particulier chez les filles. Dans l’académie d’Amiens, trois classes doivent ouvrir à partir de septembre prochain avec au moins autant de filles que de garçons. Au collège Guy Mareschal d’Amiens, classé REP +, il existe déjà des cours de mathématiques qui visent à réduire les inégalités entre les genres.

Dans la classe de Jennifer Trancart, les élèves de 6e apprennent les mathématiques par petits groupes et l’enseignante choisit volontairement de les rendre mixtes. Ce n’est pas au goût de Kenza, une élève : « Je suis une fille, je vais me mettre avec une fille », dit-elle.
Au moment de désigner les rôles du groupe, le rapporteur, c’est-à-dire celui qui va au tableau pour présenter le travail collectif, est souvent un garçon tandis que la secrétaire qui écrit les réponses communes sur une feuille est généralement une fille. Logique, selon Charlie : « Moi je n’ai pas de peur d’aller au tableau et je connais plus de garçons qui veulent aller au tableau que de filles« , assure le garçon. Sa camarade Suzanne aimerait que les choses changent. « C’est un peu triste parce que les filles pourraient être aussi fortes que les garçons en maths mais elles manquent de confiance parce qu’on dit souvent que les garçons sont plus forts en maths que les filles« , souligne-t-elle.

Plus d’adolescentes en spécialité mathématiques au lycée

Des préjugés que Jennifer Trancart constate tous les jours en classe. « Quand on demande aux élèves de résoudre un exercice sur leur cahier ou sur une feuille, les filles ne vont écrire que si elles sont sûres de leur réponse« , remarque l’enseignante qui a suivi une formation sur l’égalité entre les filles et les garçons. Depuis, elle demande à ses élèves de répondre aux questions avec une ardoise plutôt que de lever la main. « Cela permet aux élèves de se tromper autant de fois qu’ils le souhaitent, ils effacent et ils recommencent« .

Dans l’académie d’Amiens, les deux tiers des professeurs de mathématiques ont été formés depuis deux ans, c’est-à-dire 650 enseignants. Les autres seront formés l’année scolaire prochaine. Selon le recteur, Pierre Moya, les résultats sont déjà visibles, notamment au lycée. « On a davantage de filles qui ont choisi la spécialité maths en première, par rapport aux années précédentes, c’est environ cent filles de plus par an », note-t-il. Le recteur souligne également que moins de filles que de garçons abandonnent la spécialité mathématiques une fois en terminale.

Source https://www.francebleu.fr/emissions/l-info-d-ici-ici-picardie/le-college-guy-mareschal-d-amiens-tend-vers-l-egalite-entre-filles-et-garcons-dans-l-apprentissage-des-mathematiques-3412259